M. Roger Froloff, Directeur Informatique de Cheval Français: <<Les louanges sont unanimes, les utilisateurs se sentent concernés par cette application, ils participent à son évolution par des remarques fréquentes et judicieuses.>>
Paris, 20 mars 2006
Notre série de témoignages client débute aujourd'hui avec l'article de M. Roger Froloff, Directeur Informatique du Cheval Français. M. Froloff a eu l'amabilité de répondre à nos questions en nous rapportant son retour d'expérience: à la fois sur les grands chantiers ménés par la Direction Informatique que sur les relations avec les intervenants extérieurs.
I - Cheval Français: présentation de l'association
La Société d’Encouragement à l’Elevage du Cheval Français est une association fondée en 1864. Son rôle est de promouvoir et d’organiser les courses de trotteurs, soit 10 000 courses par an sur 230 hippodromes. Elle enregistre plus de 600 000 engagements de chevaux, fournit les résultats détaillés des épreuves, répartit les gains sur les comptes des adhérents. La SECF est propriétaire des hippodromes de Vincennes, Enghien, Caen, Cabourg et le centre d’entraînement de Grosbois. Elle est équipée de serveurs IBM iSeries Model 550 et 520. La base de données comporte 400 000 chevaux, 3 millions de performances et 30 000 intervenants (propriétaires, entraîneurs, éleveurs, drivers, associés…). La SECF est co-fondatrice du PMU qui gère les paris sur les courses soit environs 4 milliards d’euro pour le trot.
II - M. Roger Froloff, DSI: un parcours atypique
En ce qui me concerne, je suis entré à la société en 1973 pour un travail peu intéressant. Ayant exprimé le souhait de partir, la direction m’a demandé si avec mon passé de prof de math, je ne serai pas intéressé par la création d’un service informatique. Banco. Chef de service sans expérience, formé par IBM, j’ai choisi le matériel, l’équipe informatique, conçu toute l’architecture, la base de données… Jusqu’à maintenant ou j’ai délégué l’exploitation à mon adjoint, me consacrant plus à la partie développement : implantation des nouvelles technologies, choix des matériels et stratégie globale de l’informatique de notre société.
III - Du bon usage de l'informatique au sein de l'Association
Le dernier grand projet réalisé est l’implantation des technologies Internet. Le déclencheur de ce projet est une application Minitel, transactionnelle, fonctionnant parfaitement mais avec toutes les caractéristiques de ce genre de développement : lente, désuète au fonctionnement limité et à l’ergonomie simpliste. Elle est utilisée par les entraîneurs pour consulter la base de données mise à jour en temps réel, pour effectuer les engagements des chevaux, les déclarations de partants, la gestion de leur écurie et les mouvements de l’argent déposé sur leur compte.
Le projet réalisé reprend l’ensemble des fonctionnalités métiers de l’application précédente. Cependant, elle a été construite d’une manière très personnalisée pour éviter toute saisie, source d’erreur, en utilisant pratiquement que la souris. Terminé les inconvénie,ts du Minitel, l’application est très rapide, avec une bonne charte graphique. La couverture métier est plus importante (élevage, contrats, documents, éditions, messagerie…) et couvre tous les acteurs des courses (entraîneurs, mais aussi propriétaires, éleveurs, associés…).
Les composantes du SI utilisées
La clé de la réussite du projet a été le mélange des genres. Pour les développements, les traitements sont effectués en RPG, langage de base de l’AS400. Nous avons dont repris une grande partie des programmes existants en changeant les entrées/sorties, avec des modifications peu importantes des traitements.
Notre équipe informatique est composée d’anciens et de jeunes. L’ensemble a pu contribuer ainsi à la réalisation du projet.
Les critères de choix
Nous avons un service informatique d’une grosse PME (6 développeurs) et nous travaillons dans un domaine très particulier où le progiciel n’existe pas. Notre activité informatique est à 90% interactive, 24h sur 24h. Nous avons une maintenance assez lourde car la réglementation des courses change souvent. Nous avons des délais souvent élastiques pour les mises en place, mais une fois le démarrage effectué, nous n’avons plus le droit à l’erreur. Cela a évidemment guidé nos critères de choix qui sont :
un support matériel fiable et facile à gérer : à ce niveau il n’y a rien de mieux que l’AS400
des logiciels évolués et fiables fonctionnant sur cette machine
des logiciels pouvant intégrer facilement les développements existants. Websphère répond à ces deux derniers critères avec ce que nous considérons comme un avantage : un seul fournisseur pour matériel et logiciel.
Les satisfactions
Avoir mis en place quelque chose de moderne, d’utile d’efficace.
Avoir assuré la pérennité pour quelques années d’un système informatique tout en le modernisant.
Les effets sur les utilisateurs finaux et l’impact sur l’entreprise
Il a fallut attendre la fin de ma carrière pour voir des utilisateurs aussi satisfaits. Pour certains c’était la découverte de l’informatique. Les louanges sont unanimes, les utilisateurs se sentent concernés par cette application, ils participent à son évolution par des remarques fréquentes et judicieuses.
On ne peut pas dire que cela contribue au développement de notre organisation, mais nos adhérents ont pour préoccupation principale de préparer et faire courir leurs chevaux. Nous devons mettre à leur disposition des outils simples, conviviaux et surs pour traiter toutes les questions d’ordre administratif. Les informer en temps réel est aussi devenu une exigence.
En terme quantitatif, on peut estimer que le temps de travail, comparé au Minitel, est divisé par un facteur allant de 2 à 10. Cependant le service offert étant beaucoup plus important le temps consacré est équivalent. Dans notre système nous ne pouvons parler de gains mais d’économies. Pour nos adhérents économie de temps, d’argent car de système de facturation à la connexion et non à la durée divise par 2 ou par 3 le coût Minitel. Pour notre société la diminution du montant des factures est compensée par une forte diminution des courriers (des milliers de lettres en moins grâce à la messagerie) et par une très importante simplification de la gestion (les documents reçus sont plus nombreux et plus fiables).
Si c’était à refaire
Les principales difficultés rencontrées ont été le résultat de notre manque d’expérience dans les nouvelles technologies et aussi parce que nous avons fait figure de précurseur, donc pas de références ni d’échange d’expérience avec d’autres sociétés. Si c’était à refaire, je dirais qu’il faut prendre un petit projet et le terminer complètement. Ensuite faite faire un audit par un expert et tirez en les leçons en terme d’architecture, de normalisation, de charte graphique. Attention, il n’est pas difficile de trouver un bon développeur JAVA, mais il est beaucoup plus délicat d’avoir une équipe développant en JAVA sur le même projet. Il faut que les règles soient bien définies, il faut que la documentation soit faite pratiquement avant le développement pour qu’elle soit non pour celui qui écrit mais pour tout autre intervenant.
IV - Les relations avec un consultant
Nous sortons d’une mauvaise expérience avec une SSII, mais avec le recul les torts étaient sûrement partagés. Les règles sont pourtant connues. Les uns veulent faire de l’argent, les autres veulent un service. Après tout est question de limites. A nous DSI de comprendre jusqu’où ira la SSII pour prendre le marché, mais également jusqu’où demanderez vous à la SSII de gérer vos incompétences.
Pour nous, dans la relation avec un consultant, il y a deux cas de figures. Un service informatique comme le notre ne peut avoir des compétences très pointues dans tous les domaines, donc nous sommes amenés à solliciter une SSII pour une intervention de courte durée d’un expert. Il lèvera un obstacle ponctuel où il fera un transfert de compétences dans un cadre précis. D’une manière plus classique, nous pouvons également confier un projet à une SSII. Mais il faut prendre du temps pour bien exprimer votre besoin, voir tous les aspects du projet et faire le choix du consultant avec beaucoup de lucidité. Si vous ne maîtrisez pas bien les technologies utilisées, il faut prendre un petit module du projet, le mener complètement à terme et le faire expertiser par une autre société.
Je ne veux plus retrouver de flou dans la relation avec un consultant. Il faut que de part et d’autre les droits, engagements, obligations, planning soient clairs et précis. Il faut que tout le contenu d’un point de passage soit respecté avant de continuer. Je ne veux plus avoir le sentiment de tomber dans un piège.
CONCLUSION
Ce projet est une magnifique réussite, mais dans ce type de réalisation il faut rester vigilant car rien n’est jamais acquis. Le principal enseignement est, qu’en prenant bien sur toutes les précautions possibles, il faut oser car cela en vaut la peine.
Bravo à ce responsable informatique hors pair
Rédigé par : Obladie | 04/04/2006 à 09:47
thats for sure, guy
Rédigé par : Claudiapp | 24/03/2008 à 13:40